Soli Deo Gloria
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Grandes questions de foi protestante

L'Esprit Saint et la Liberté

 

Icone de la Trinité

C'est par l'Esprit Saint, par son souffle, que Dieu maintient sa relation tant au monde qu'à l'humanité. Présence et puissance de Dieu, il garantit à la fois la liberté de Dieu et la liberté de l'homme.

Repenser aujourd'hui la doctrine de la trinité divine est nécessaire parce que :

Approches bibliques

  1. L'Esprit, une puissance difficile à cerner
    Employé 628 fois dans la Bible française TOB, le mot "esprit" ne désigne pas toujours la puissance divine, il peut aussi désigner l'esprit de l'homme ou l'esprit mauvais. Mais l'hébreu rouâch et le grec pneuma désignent d'abord le souffle, le vent : une réalité physique puissante mais difficile à contenir ou à appréhender (Jean 3 v.8) : de même, l'action et la présence de Dieu dans l'univers sont puissantes, mais difficiles à cerner.
  2. Le Saint Esprit est puissance et sujet agissant
    L'Esprit Saint couvre ses envoyés, il leur donne la qualification pour agir de la part de Dieu ; il leur en donne le pouvoir et l'autorité : Luc 4 v.1 ; Matthieu 12 v.28 ; I Corinthiens 12 v.2). Par eux, Dieu agit. Par l'Esprit, ils font ce que Dieu seul fait : donner le pardon (Jean 20 v.22s).
    L'Esprit est sujet : c'est LUI qui agit, qui oriente, qui décide : Actes 13 v.4 et 16 v.6. Il décide, avec les apôtres, ce qui convient : "L'Esprit Saint et nous avons décidé..." (Actes 15 v.28).
  3. L'Esprit Saint est présence et résidence de Dieu
    Quand Paul écrit : "Votre corps est le temple du Saint-Esprit" (I Corinthiens 6 v.19), cela signifie qu'il y a identité entre Présence de Dieu et présence de l'Esprit.
  4. Dans la Bible, l'Esprit Saint est-il une "personne" ?
    Deux fois seulement dans la Bible l'Esprit Saint intervient comme un sujet, comme une personne qui pourrait être autonome, source d'existence, de volonté et d'action : Matthieu 28 v.19 ; Actes 15 v.28.
    La formulation du dogme de la trinité n'est pas strictement biblique. On ne doit pas trop vite considérer ceux qui refusent cette doctrine comme hérétiques. D'autre part, ceux qui la confessent doivent réfléchir au vocabulaire utilisé (essence, personnes...) qui dépend de notions philosophiques anciennes.

Dieu et la liberté, est-ce compatible ?

Une présence qui serait dominante ou obsédante exclut la liberté. Un Dieu infini et absolu ne peut rencontrer la créature qu'en confrontation ou en confusion. Dans les deux cas, il n'y a de liberté ni pour Dieu, ni pour l'homme.

Au fil des siècles, la diversité des religions et des sectes engendre ces deux types de réponses et leur cortège de dépendances.

Le Dieu trine, libre dans son être, suscite des êtres libres

Il n'est pas bon de parler, abstraitement, de trinité. Mieux vaut confesser Dieu, Père, Fils, Saint Esprit : notre Dieu n'agit et n'est connu que comme Père, Fils, Esprit, qui établit entre soi des liens de liberté et d'amour. Dieu Père s'accommode à la fragilité et se donne dans le Fils, par l'Esprit. Dieu n'est lié ni par sa "nature", ni par son "être". Dieu ne s'est lié qu'à l'homme. Par alliance.

Il n'affronte pas le monde, il l'inspire. Il ne s'impose pas, mais propose la foi et se donne à la foi. Dans le Fils, par l'Esprit, Dieu partage de l'humanité, jusqu'à la croix, la faiblesse. Il appelle des êtres libres.

Zoltan Zalay
<zzalay@club-internet.fr>


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Ce document est le résumé de l'une des six conférences-débat ayant eu lieu dans le Secteur Paris Rive-Gauche de l'Eglise Réformée de France, au cours des mois de Mars et d'Avril 1998.

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